Il n’est pas sûr que l’art du Tai Chi ait porté ce nom de tout temps et ce terme est probablement antérieur à la création de la pratique du Tai Chi. Les caractères chinois 太 Tai et 极 Chi renvoient en effet à ce qui est extrême ou suprême, ce qui est particulier à l’École taoïste originelle ; ils ont un sens spécifique profond. On observe que ces deux caractères ont une signification proche et peuvent être interprétés comme une redondance cherchant à exprimer ce qu’il y a au-delà de l’extrémité. Ce qui est toujours au-delà de la limite est une façon de définir « l’infini ». Cela peut être l’une des façons d’interpréter la notion de « Tai Chi ». Ce qui est intéressant à noter ici, c’est que le nom que les anciens ont donné à cet art renvoie à une origine spirituelle taoïste clairement prononcée, et ne se limite pas à une pratique martiale ou de santé, ce qui paradoxalement correspond plus au rôle et à la définition que la plupart des gens lui attribuent aujourd’hui.
Dans la langue chinoise, il est question plus souvent de montrer une direction où de chercher le sens d’un mot ou d’une notion, plus que d’imposer une définition claire et limitée. Dao ou Tao renvoie vaguement à l’idée d’une voie, d’un cheminement. Vers quoi ? Cela reste relativement vague et ne semble pas signifier grand-chose en soi. D’un autre point de vue, c’est peut-être la manière que certains sages chinois ont utilisée pour définir ce qui ne pouvait être défini ou nommé et qui dépasse le mot. Le taoïsme peut être interprété comme l’étude de la nature visible ou invisible, de l’équilibre parfaitement instable des phénomènes matériels ou immatériels, de l’observation des changements, de l’harmonie, de la dualité des principes Yin / Yang (Féminin / Masculin ), du tout et du rien, etc.